lundi 18 juillet 2011

Elton John sur les Plaines : la grande forme!

D'une générosité exemplaire et dans une forme resplendissante, Elton John a comblé les attentes des dizaines de milliers de festivaliers réunis sur les plaines d'Abraham, samedi soir, en leur offrant un spectacle de grande qualité, à la hauteur de l'artiste d'exception qu'il est. Flamboyant comme toujours, Elton John est apparu sur scène les bras en l'air sous les cris de joie d'un public gagné à sa cause avant même que la première note ne se fasse entendre. Les extravagances vestimentaires d'autrefois étant loin derrière, John était vêtu d'un complet plutôt sobre même si garni de paillettes colorées et du dessin d'une sirène dans le dos.

Sans plus attendre, il s'est assis à son piano et a créé d'entrée de jeu une ambiance festive avec Saturday Night's Allright For Fighting. Cette entrée en matière conclue, il a salué les Québécois en parlant un bon français. « Bonsoir Québec. Nous sommes très heureux d'être ici ce soir », a-t-il dit avant d'amorcer les chansons Levon et Tiny Dancer de l'album Madman Across The Water.

Moment de magie
Bien appuyé par une sonorisation impeccable, Elton John était accompagné par 11 solides musiciens et choristes, dont Rose Stone, qui s'est fait connaître au sein de Sly and The Family Stone. Elton John était visiblement ravi de l'accueil qui lui a été réservé. Il a multiplié les mimiques et s'est levé à plusieurs reprises pour accueillir avec prestance les acclamations du public. Un premier moment de magie est survenu quand il a balancé Goodbye Yellow Brick Road. Des cellulaires et quelques briquets se sont élevés au-dessus de la foule créant un superbe panorama sur les Plaines. Il a aussitôt enchaîné avec une version sentie de Rocket Man, rehaussée par un excellent solo de piano.

Moins connue, la très entraînante Hey Ahab, extrait de son dernier album, The Union, a été convaincante. « C'est agréable de jouer la musique pour vous et aussi pour les musiciens et les chanteurs avec moi sur l'étage », a dit Sir Elton, en cherchant ses mots en français.

Succession de hits
Tout au long de la soirée, le Britannique a alterné avec finesse entre ses chansons qui font bouger et ses balades, évitant ainsi les temps morts. Le dernier tiers du concert a cependant été une succession de ses grands succès lancé par Don't Let The Sun Go Down On Me. Bennie and the Jets a été joué avec aplomb et s'est conclu par un autre solo relevé au piano. Debout sur son tabouret, un pied sur son instrument, Elton John a ensuite lancé The Bitch is Back en incitant la foule à taper des mains.Puis, le party a pris pendant Crocodile Rock. La foule a scandé des «la-la-la-la-la-la» et quelques couples âgés se déhanchaient furieusement près de la tente des médias.

Au rappel, Elton John a d'abord offert Daniel, seul au piano, puis son groupe l'a rejoint pour Your Song. « Un grand merci pour ce soir et l'amour que vous me donnez. I hope for you, j'espère, amour, santé, peace », a dit l'artiste, reconnaissant.

Limité par le temps, Elton John a laissé de côté quelques titres qui trouvaient pourtant une place dans l'agenda lors de ses derniers spectacles, dont Funeral For a Friend et Candle in the Wind.

Neville en demi-teinte
Le très croyant Aaron Neville n'a pas vraiment eu droit à une écoute religieuse en première partie de Sir Elton. Il faut dire que son répertoire soul un brin tristounet n'est pas l'idéal pour réchauffer l'atmosphère d'un site aussi vaste. Certains ont semblé apprécier, mais la plupart des gens ont profité de son tour de chant pour poursuivre leur placotage.

Coiffé d'une casquette des Saints de La Nouvelle-Orléans, le club de football de sa ville natale, l'ex-moitié des Neville Brothers a montré qu'il a la voix délicate de l'emploi dès le départ avec « It's Allright ». Une voix qui contraste d'ailleurs avec son physique de joueur de football. C'est qu'il a les bras bien saillants, le Neville. Quelques reprises et quelques autres pièces de son répertoire ont complété cette première partie bien rendue, mais loin d'être inoubliable.

LE MAIRE DE QUÉBEC IMPRESSIONNÉ
Le maire de la Ville de Québec, Régis Labeaume, a été impressionné par la classe et la qualité du français d'Elton John, à qui il a remis un cadeau quelques minutes avant que le chanteur ne monte sur scène. Accompagné des ministres Sam Hamad et Raymond Bachand, le maire Labeaume a passé quelques minutes en compagnie de l'artiste britannique. « On lui a d'abord souhaité la bienvenue et on lui a dit que les gens étaient fous de l'avoir ici ce soir, que l'atmosphère était électrique », a expliqué Régis Labeaume, tout de suite après la rencontre.

Elton John s'est ensuite vu remettre l'un des cent exemplaires d'un coffret du 400e anniversaire de la Ville de Québec, qui contient notamment des oeuvres de Claude Le Sauteur et Gilles Vigneault. « Je lui ai expliqué, en français, en quoi consistait le coffret. Puis, il nous a expliqué que bientôt il allait en vacances à Nice. Il s'est forcé pour parler en français. J'ai trouvé ça admirable », a dit le maire, qui l'a trouvé « très gentil ». Un journaliste a demandé à Régis Labeaume s'il avait invité Sir Elton à l'ouverture de l'amphithéâtre. « Il faut que j'en parle à Mme Dion et M. Angelil avant », a répondu en riant le maire avant d'aller retrouver ses amis dans la zone V.I.P.

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